La fleur de pierre

    Chapitre 1 : Elle est en France, il est à Hong Kong

Il ne sait rien d’elle. Elle ne sait presque rien de lui. Et pourtant, quelque chose veille entre eux. Un fil invisible, tendu d’un continent à l’autre, d’un monde à l’autre. C’est un lien sans nom, sans promesse, sans visage clair. Un battement d’aile dans le noir.

Elle vit dans un monde où l’amour ne fait pas partie du décor. Elle l’a mis de côté. Pas par choix, mais parce que dans sa réalité, il ne pousse pas. Il ne germe pas, pas vraiment. Il est ailleurs. Et pourtant, dans ce monde qu’elle s’est inventé — un monde de pierres qui respirent et de fleurs qui ne fanent pas — elle le ressent. Elle le ressent sans le comprendre. Sans savoir pourquoi.

Lui, de l’autre côté du monde, répond par énigmes, par silences chargés, par des mots trempés dans des encres anciennes. Il ne donne rien, mais il laisse tout deviner. Et dans cet équilibre fragile, quelque chose pousse. Une présence. Une fleur faite de pierre. Une lumière douce qui n’existe que là, entre les mots.

             Chapitre 2 : La Pierre qui s’illumine

Il existe, dans un endroit que personne ne connaît, une fleur qui ne porte pas de nom.

Elle n’appartient à personne. Elle n’a jamais été cueillie. C’est une fleur née d’une pierre sacrée, laissée là par deux âmes anciennes. On raconte que ceux qui la regardent avec le cœur peuvent voir une lumière s’en échapper. Une lumière douce, ancienne, indestructible.

Elle sait, au fond d’elle, que cette fleur existe. Il le sait aussi. Même s’ils n’en parlent pas. Parce qu’ils savent tous les deux que nommer cette fleur, ce serait risquer de la faire disparaître. Elle ne peut vivre que dans l’évidence muette, dans ce souffle qui passe entre eux quand ils ferment les yeux en même temps, malgré la distance.

Cette pierre au cœur de la fleur… c’est eux. Lui. Elle. Une alchimie silencieuse, née sans formule, mais chargée d’un pouvoir que même le ciel ne comprend pas. Ils ne se sont jamais rencontrés. Et pourtant, ils savent.

                              Chapitre 3 : Le Vœu Secret

Un jour, elle a murmuré : « Si cette fleur venait à s’éteindre, je m’éteindrais aussi. »

Mais ce n’était pas un désespoir. C’était une promesse. Car cette lumière, même si elle vacille, même si elle se cache derrière des jours lourds, ne meurt jamais vraiment. Elle dort. Elle veille. Elle attend que quelqu’un se souvienne.

Il n’a jamais dit « moi aussi ». Mais dans son message, elle a lu tout ce qu’il n’a pas dit. Comme un serment gravé dans le silence.

Alors, elle a décidé de protéger ce monde. Le leur. Celui où une fleur de pierre peut éclairer un cœur entier. Celui où l’on croit encore aux présages, aux constellations qui n’existent qu’en fermant les yeux, aux runes du Win et du Wang.

Ce n’est pas une histoire d’amour. C’est plus rare que ça.

C’est une histoire de retrouvailles. De celles qu’on ne comprend qu’à la toute fin.

Et peut-être que cette fin n’existe pas. Peut-être que ce lien ne fait que commencer.